/

Fais sauter la tuyauterie. L'ennui repousse les limites de la connerie. Les objets tranchants, encore et toujours cette lutte, cette quête pour les trouver, les tester. Les lames de cutter basiques, puis les lames de rasoir et maintenant les lames de cutter à moquette. Large et tranchante. Ces nouveaux joujous me donnent le sourire.

Mon visage change légèrement. J'ignore si cela n'est qu'une illusion où le changement récent de pigmentation de ma peau. Mon nez est brûlé, ma narine sanguinolante, mon front coupé. L'avantage reste ma peau qui redevient uniformément pâle, débarassée du tabac. C'est toujours ça de gagné. Les tremblements se font rares. Reste cette affreuse expression figée sur mon visage.

Je me fais l'effet d'une toile de Picasso. Bordélique, désordonnée, déséquilibrée, assymétrique, perturbée. décalée. A quand mon vagin en coupe transversale ? A quand mon nez de profil, fendu dans toute sa longueur ? Remplissez mon verre. Abreuvez-moi, saoulez-moi, offrez moi le plaisir d'une dernière étreinte et allez-vous en. Partez. Laissez-moi ici puis revenez sans trop me regarder de près. Dans six mois, bien des choses auront changé.