Rejets.

De manière générale, je rejette les personnes. Les hommes de façon plus lentes et progressives, et les femmes très radicalement. Rien ne me fait plus rire que ces personnes qui affirment être capable de passer outre une chose et au final, de rester à l'état d'esclave rampant. Ils me rappellent ce que j'ai tendance à être peut-être.

Ce que je ne pourtant suis pas.

Aussi, parfois, je rêverais de voir de pouvoir saigner quelques petites gens. Je suis une saloperie de félin ruminant une rage enfouie, une mélancolie de merde qui provient de je-ne-sais-où. Ma peau d'acier crisse et rouille sous le poids des violentes averses de HA. Je suis un monstre caché, une sorte de créature hybride. Je suis lion. Cela se voit à mes cheveux, cela se voit à mon prénom également. "Fort et vigoureux". Mon cul. Je suis forte il est vrai, et je ne peux m'empêcher de pester contre cette connerie latente, cette faiblesse perpétuelle contre laquelle je lutte depuis des années.

Je suis un lion luttant contre la noyade, fatiguée d'errer dans ces eaux ternes et glacées, jonglant entre rive nord et rive sud. Je m'épuise, je mords, je me mords. Mon regard vide, ma peau pâle et métallique, le claquement sourd de mes pas, et le crissement acéré de mes ongles sur métal. Je lui boufferais la tête. je lui arracherais la gueule d'un simple claquement de dents, et je prendrais plaisir à m'acharner dessus pour faire gicler chaque goutte de son corps sur l'asfalte. Je maudis cette plaie, cette lie, son visage, leurs visages. Mes rêves sont de cendres et mes jours écarlates.

"Tu le ferais si tu pouvais ?"
"Oh oui, de toute mes forces."
"Pourquoi ?"
"Il existe certaines personnes qui ne vivent pas en leur temps."

Quant à la seule faiblesse du monstre, il est temps d'y mettre un terme. Un monstre ne peut pas aimer. Un monstre n'est pas apte à supporter de telles douleurs. Un monstre se doit d'être solitaire et de traiter chaque être comme une proie animale avant tout. Qu'il crève donc lui aussi. Je suis le Leviathan, l'Envie m'empêche d'aimer. Mais elle me permet de haïr. Et de rejeter.

Alors ainsi sont les choses. Moi, monstre que je suis, vais plonger mes dents dans la chair et en sectionner la moindre parcelle s'offrant à elles. Plonge ton regard dans le mien, tu m'y verras trônant sur la cité, piétinant vos cadavres démembrés. Crevez charognes. Mon hurlement se fait étranglé, je vous vomis. Tu ne m'es rien.

Anthropophage.
Hystérectomie.