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C.
27 janvier 2008

Parle moi d'amour. Ou pas. Casse-toi.

"Vous êtes où les loulous ? Je vous attends devant le Barbatruc."

Cinq minutes à peine plus tard, deux silhouettes surgissent hors du bar et marchent vers moi en hurlant "C'EST CA QUE TU APPELLES DEVANT LE BAR ?"

"J'avais peur, je ne sais pas pourquoi."

Peur. PEUR ? PEUR ! ... Peur. Diantre. Rien que ça ! Foutaises ! Crap et double "boul-chite" même ! 45 minutes plus tard, ma peur me faisait valser bras dessus dessous avec un Dr. dégoulinant de sueur. Ce dernier m'envoie dix milles gouttes de sueur dans la gueule, que je lui rends, cheveux à l'appui. "Pourquoi diable suis-je dans un concert de punk-pop ?" ... Je ne cherche pas. J'échange mon mojito contre une pinte, que j'avale à grandes gorgées. "C'est ça, avale, ma biatch" hurle J. qui est déjà en marcel, luisant. L'adrénaline lui refile des airs de teenager, de hippie, et jamais J. ne m'a semblée aussi agréable à regarder. Lui, sa blondeur insolente, ses yeux bleus électriques et son mix marcel noir/jean troué trop large. Hippie. Alex.A, elle, plane loin derrière, dans les bras de du "Raph rital". Devant moi, une petite fille. Une toute petite fille. 1m60, blouson en cuir, le visage familier. 17 ans. ... Le temps d'associer à sa gueule d'insolente son triste CV ... me voilà en train d'appliquer mon principe "Les gonzesses sont des putes ! Meurs ! CHIENNE !". Pute à frange. AHAHAHAHA ! J'ingurgite les pintes, je jongle entre gobelets géants en plastique et les latrines peuplées par quelques énergumènes de sexe masculin. L'odeur de la sueur se répand à vitesse petit V, pénètre dans mes naseaux. Un coup dans le sein droit, amen mec. J'aperçois à deux mètres derrière moi le Squal qui bondit à gauche et à droite, excité comme un Mickey. Toujours aussi fou. Les deux groupes me sont inconnus, je n'ai aucune paroles en tête, et lorsque j'en capte la moitié, je préfère alors redevenir sourde. Trop de propos politiques, trop d'idées fondées/infondées, mais les musiciens nous font rire et nous parlent pas mal. Le reste du temps, je déconnecte, tourne mes oreilles de félin en direction de la batterie, et je ne perçois plus que les coups martelés du blondinet qui s'excite drôlement sur ses baguettes et sa caisse claire. La demoiselle s'occupant des entrées me lance quelques sourires. Abrutie par l'alcool, je me dis que si j'étais bi ou même lesbienne, je la trouverais attirante mais mon rang d'hétéro merdissimale ne m'évoque qu'un petit "Jolie.". L'alcool. Alcool. Alcool. Je déserte, je fuis, je m'asseois contre la barrière, la barrière du bar, sur la terrasse. Concert fini. Tous sortent et s'incendient les poumons, je retrouve Squal et une amie à lui. J'en oublie leurs âges respectifs. 28, 26, qu'importe.

Squal me parle d'amour, J. me parle de "piercings aux bollocks". Je relance d'un ampallang, "fais péter ta putain de verge à scratch". "Nan, pas ta vieille bite bouillie putain !". Qui est le mec ici ?

Wbc. Quelques bières pour faire passer le tout. la demoiselle nous abandonne, je retrouve alors deux demoiselles de la fac, dont une "jeune maman" (tels furent ses mots) qui me semble assez sympathique. Squal m'offre une bière. Horreur. Nous parlons d'amour. J'ignorais jusque là qu'une telle discussion fut possible avec une personne telle que lui, qui depuis deux ans ne me parle que de fessées, de SM, bondages, soumission, dominants, dominés, sodomie et autres sex toys, mutilations et j'en passe. Sentiments. Parlons sentiments. Laissez moi vomir. J'aimerais mais je n'en ai pas envie. Mon estomac se bloque.

Mon énergie est déccuplée par l'idée d'avoir terminé mes derniers examens. Je triple mes notes, je suis une bête en matière de coréen, en matière de civi et en matière d'informatique. Mais bref.

Le retour. Je ne saurais expliquer pourquoi j'ai une certaine confiance en Squal. Pas un geste déplacé, pas un mot déplacé, pas d'agressivité gratuite, pas de conneries ni de philosophie de comptoir, pas de théories foireuses sur l'amour ni de jugements. J. aurait jugé. Mais J est particulier. C'est pour ça que je l'adore, cette saloperie de hippie.

Il me colle l'étiquette de fille adorable, cool et jolie et "foutrement barrée" que d'autres avant lui m'ont collée. Ma tête en est recouverte. Si vous parvenez à distinguer mes yeux et mes narines derrière tous ces autocollants. Ebay style. Vous avez 596 évaluations positives et 3 négatives. Yeah. ... Ou pas. Bref. Squal met ses mains dans ses poches, s'encapuchonne le visage tandis que je remonte mon écharpe sur mon nez. Black is Black. Mes bottes fouettent vivement l'asphalte tandis que Squal parle de fouetter les fesses d'une de ses exs. Je ris. Les au revoir, classiques. Coup de fil de l'amoureux-le-vrai de ma Blondinette ... foutrement absent (!) qui me hurle des chansons paillardes à l'oreille tandis que je perçois en arrière plan les rires hystériques et incontrolables de sa demoiselle.

"Bonne nuit Da ! Sois sage un peu ... Mais au fait ... Ah c'que j'aime ta verge quand tu m'caresseuh !"
"ELLE EST TENDUE !"
"T'oublies des mots, andouille."
"Bonne nuiiiiiiiiiiiiiiiiit C. !"
"Bonne nuiiiiiiiiiiiiiiiiit !

Dodo. Couette. Week end presque fini. Je pue. Non pas ma sueur mais celles des dizaines de mâles présents au concert. Mes boucles s'emmêlent et se tordent, mes yeux se ferment, cerclés de rouge et de vert. Je m'enfouis dans un gros pull de mon frère, la nuque endolorie, broyée, le dos compressé et la jambe verte et bleue. Un week end comme je l'aime. Au réveil, mon oreiller est rouge. Il me semblait bien m'être prise un coup dans le bulbe tiens.

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