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C.
21 janvier 2008

"See you at the bitter end"

   Laquelle de ces choses fut la plus désagréable au réveil ? Le torticoli, le fait d'avoir oublié de réviser l'examen du jour, ou le choc thermique de l'eau glacée contre ma nuque endolorie ...

   Les douches ne servent pas qu'à se laver. A cet endroit précis se trouve un je ne sais quoi d'amer ; coincé entre le gel douche et le robinet d'eau chaude qui s'obstine à ne déverser que de l'eau froide. Je ne connais que deux moments où une telle sensation vient à se faire sentir : sous la douche ... et un samedi soir trop arrosé lorsque vient le moment où vous êtes assis(es), seuls sur les marches humides d'un bâtiment visiblement déserté par ses occupants. Et vous fumez, la main pendante, molle : pendouillant lamentablement dans le vide ; vide, comme l'est votre regard, qui peine à se focaliser sur un point fixe parce que vous êtes abrutis par l'alcool. Le point juste en face de vous devient inaccessible et vos yeux de cessent de jongler entre un point à gauche, et son double symétrique de droite. Sans relâche. Et l'inconfort vous pèse.

Plaisir de l'ivresse Versus mélancolie post-ivresse.
A peine vous ingurgitez que vous décuvez.

Deux semaines sans même cuver. Je suis bloquée dans ce port et n'attend rien à part le départ des autres. Je ne vois les choses qu'en noir et blanc. Ma vision devient monochromatique, terriblement aseptisée entre 5h45 et 23h30 ; le reste n'est que sommeil. Je contemple avec plaisir et envie le visage réjoui d'Alex.A qui ne cesse de parler de la Chine. J., lui, se fait plus discrêt. J'apprécie J. pour ça. Jamais un mot déplacé sans pour autant rester muet. Il n'en dit jamais trop. J'admire. Ses yeux bleus me bercent, et son visage m'amuse et m'apaise. Je me prends à penser ce que seraient les choses si les personnes auxquelles je tiens s'en allaient. Ou si je devais partir.

Où que je sois, je ne suis pas à même place. Dans le bus, rien ne bouge, dans ma chambre, rien ne bouge, dans les études rien ne bouge, dans l'alcool rien ne bouge, dans ma tête rien ne bouge. Je suis pétrifiée par le souvenir des uns et la pensée des autres. Je me perds, immobile au fond de ma baignoire, la mâchoire pendante, le regard vide, le bras levé péniblement au dessus de ma tête, l'autre main serrée autour de ma gorge.

Je me prends à demander à ce que l'on me foute la paix ... alors que mes proches ne font que ça. Sans même m'en apercevoir, j'ai passé plus de deux semaines sans parler à quelqu'un pendant plus de cinq minutes. Je jongle entre des endroits stériles et des intermédiaires éphémères. Le vent ne cesse de souffler sur les quais. Mes promesses d'autrefois me font sourire car je ne les tiens plus. Le violoncelle nada, la batterie nada, stopper les Lucly Strike nada, me remettre au sport nada, travailler plus nada, pour gagner plus je t'emmerde. Je rêve d'une fin théatrale, kitsch, poussée, abusée. Un gigantesque Versus pour un final en musique. "Tempora mutantur et nos mutamur in illis" ... j'aime le Latin même si je ne le comprends pas vraiment.

Place ce flingue sur ma tempe.
Chante moi une dernière fois cette mélodie.
Pas de discours, pas de prières ni de pleurs.
Celle que tu jouais assis au bord de mon lit,
contente-toi de presser l'appendice métallique, explose-moi la cervelle.
la guitare posée sur tes genoux, le regard posé sur ma petite tête brune aussi ébouriffée qu'endormie.
Puisque le sommeil ne suffit pas et qu'il ne m'intéresse plus.
Ni les gens, ni les sourires, ni les soirées sous la neige en leur compagnie ; tourbillonnant comme des diables. Rien.
"Quia pulvis es et in pulverem reverteris" c'est ce que l'on dit ? Souris-moi. Montre moi ces rides qui se forment au coin de tes yeux.
... Bang.

Je n'ai pas envie de me lever ces temps-ci.
   

Peu importe le geste, peu importe l'ivresse, pourvu qu'il soit beau, pourvu qu'elle soit belle.
   

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