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C.
28 février 2008

Thursday. n°2

   Qu'il s'agisse du jeudi ou d'un week end, j'en profite autant. Le rituel du jeudi est un peu moins planifié. J'en profite généralement pour voir toutes les personnes que je ne vois jamais en temps normal. Je me réveille vers 9h du matin, heure à laquelle ma mère part se promener le long de la plage, Chef de Baie, etc ... Mon père, quant à lui, est déjà parti mais nous ne communiquons pas donc je ne dispose d'aucun petit mot posé sur la table.

"Essaye d'être prête avant midi. Gros bisous. Mum."

   Je passe une bonne heure sur paranuptial.be, sur lequel j'observe quelques fiches de gens inconnus, puis je lance le dernier Ez3kiel, un peu de Arkhon Infaustus également puisqu'une connaissance a réussi à me convaincre d'écouter, en dépit de mes doutes sur cette musique-là.

   Mon chat est sur mes genoux, il ronronne comme un bienheureux, la tête enfouie entre mes seins, les griffes plantées dedans, le postérieur assis sur mes genoux. Je tape mollement sur le clavier. Coup de fil. Un. Deux. Trois. D'abord voir Infâme à son lycée, puis ma jumelle avant le concert de demain, et enfin une bière avec la connaissance m'ayant convaincue de me remettre un peu au BM.

   Je me douche à 11h, je fais mes rituels de gonzesse-qui-ne-s'assume-pas, je ressors vers midi, coiffée (au sèche cheveux brpulant à puissance maximum ... pour un résultat quasi pétard avec des boucles de partout), maquillée (un trait de crayon, de l'homéoplasmine en guise de gloss (trop sexy tiens ...), habillée (soutane), et chaussée (rangeos). Me voici dans la rue en heure creuse un jour de grève des bus. Bonne idée C. Bonne idée tiens. Avenue désertique. Quelques voitures tout au plus, un piéton qui me regarde de travers et qui finit par baisser la tête lorsqu'il passe devant moi. Pratique de dépasser les gens de plus d'une tête.

   Un bus ! Miracle ! Vide lui aussi. Je regarde les maisons défiler à travers la vitre dégueulasse du bus qui m'ammène à la place de V et je me demande soudainement de quoi je vais bien pouvoir parler avec le dernier rendez-vous de la journée.

   Temps de merde. Humide. Mes doigts s'agrippent au tissu de mon manteau, l'humidité les rend presque mouillés, avec un contact aussi désagréable que celui du plastique trempée. Je prends la direction de mon ancien lycée avec un enthousiasme proche de celui d'un juif rentrant dans les fours. Comme je le préssentais, des dizaines de minuscules lycéens sont assis partout sur les blancs, les marches environnantes et les murets du lycée. Je tombe nez à nez avec Infâme, qui me fait un grand sourire et indique qu'il est temps pour nous de faire demi tour et de fuir loin.

   Une heure plus tard, après avoir convaincu la demoiselle que le bonheur d'autrui n'était pas plus enviable que le sien, je l'emmène voir ma jumelle dans un autre café. Terrée tout au fond de la salle, ma jumelle m'accueille avec un visage éteint, tendu. Je profite de l'absence momentanée d'Infâme -partie se chercher à manger- pour lui demander si elle va bien. Non. En effet. Et les causes justifient le tout.

   Une heure plus tard à nouveau, je quitte mes deux acolytes puis je me dirige vers le premier café dans lequel nous étions, et j'y retrouve J., l'homme d'une amie venu passé l'après midi à LR pour y boire une bière en ma compagnie puisque sa demoiselle est en cours. Pas de tension, ce qui m'étonne vues que les rencontres inhabituelles de ce genre me nouent l'estomac en temps normal. Au bout d'une heure, nous quittons le bar puis nous partons marcher le long du port en parlant BM/electro/concert du lendemain/graphisme et graphistes/groupes locaux / musiciens / connaissances / souvenirs de soirées / familles/ amis / couples à la con / gens à abattre / achats hautement alcoolisés / substances légales et illégales / etc.

   J. part assouvir une envie pressante près du parking St J.d'A. et nous voilà assis en bord du chenal, à l'endroit exact où la police scientifique est venue chercher le corp décomposé à moitié bouffé par les crabes de ce jeune cadre retrouvé la veille.


   La vue est magnifique, le soleil nous force à fermer les yeux, le vent souffle à peine ; quelques mouettes sont posées sur l'eau tandis que deux enfants s'amusent avec en contrebas. J. étend ses jambes. Je le trouve attendrissant lorsque je l'entends parler de sa demoiselle avec ces morts-là. Un sourire timide. Un véritable gamin. C'est vrai qu'ils ont cette aura lumineuse, cette folie douce que ceux qui ne vivent pas ce genre de bonheur là ne pas peuvent reconnaître.

   Coup de fil. Parabellum. Non. J. et moi nous relevons, le fessard endolori. Il prend par la droite, je tourne à gauche. "A demain soir alors." - "Exactement. En forme, avec beaucoup d'alcool. " - "Ne t"en fais pas. On s'y mettra 3 heures avant." - "Parfait.".

   J'ai hâte d'y être tiens. Histoire d'avoir ma dose de chaleur humaine et de gens puants, de visages abjects et de sons dissonants. 

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