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C.
7 janvier 2008

Chacun cherche son chat.


© Rejets.canalblog.com | 2008 | Méprisablement vôtre

   Dans un monde de gueux, chacun cherche sa tendre moitié, son partenaire idéal, son autre soi, son cher et tendre car comme le dit si bien La Mangouste ; "une chatte, une bite, ça s'emboîte". C'est affreusement cru, direct, sobre, délicat au possible, franc, honnête si l'on considère la chose d'un point de vue strictement neutre (et masculin).
   La Mangouste a trouvé sa tendre moitié, Mr J. aussi. Les acolytes de ces messieurs ont également ce regard niais (mais néanmoins amusant) qu'ont les amoureux qui ne parviennent pas à détourner leurs pensées de leur Autre. Je les regarde d'un air amusé tout en tournant machinalement la cuiller dans mon café glacé. Sans cigarette. Sans cigarette. Sans cette prolongation de mon moi alliéné. Mon moi infiniement con. Addict. Drogué. Sans continuation de ma main potelée, sans continuation, sans fin, sans mon cancer miniaturisé. Quelle tristesse ! Quel désarroi ! Quelle tension. Ma main n'a rien à toucher, mes doigts tournent dans le vide à la recherche d'un fin bâtonnet blanc. Foutre Dieu que je hais regarder les couples. Ils me rappellent tous sans exception mon incapacité à les imitter. Forcer les choses serait useless, totalement débile, inintéressant, creux, vide de sens, ennuyeux, un Vide de plus dans un Néant infernal.
   Je reporte mon manque sur diverses choses. Mon chat. Mon ordinateur et mon accès internet qui me permettent ainsi d'acquérir des dizaines de nouveaux albums jusqu'alors inconnus ainsi que quelques bons films qui manquent à ma mémoire. Je tente d'arrêter quelques drogues plus ou moins nocives. Le chocolat, les pulsions orgiaques de malbouffe, le tabac, l'alcool, les benzodiazépines, et tout ce qui me permet d'échapper de près ou de loin à la réalité terre à terre des jours qui passent sans jamais se ressembler, mais qui pourtant ne laissent qu'une vague sensation d'ennui.
   Des après midi de travestis et déguisements entre amis. Nous nous faisons rire, munis de godes ceintures couleur chair couverts de veines, de manteaux à fourrures so kitsch, de bottes de pute béante à talons hauts et de jupes courtes et vulgaires. "I am a bitch, how do you want me ? From behind ? Or on my knees ?" Du combichrist plein la tête, quand il ne s'agit pas de Suicide Commando. Bind, torture, kill. Torture. Retour à une autre addiction. Rechute. Je teste les lames restantes. Elles fonctionnent. Une bonne dose de rouge vif qui dégouline ; des flots de grosses gouttes écarlates coulant sur le bras, ralenties par les minuscules poils de mes avant bras. Ca n'est rien. Aucune douleur. De l'ennui encore une fois. Je cherche des substituts.

   Je rêve à nouveau. Cauchemars. Visages indésirables venus pourrir le peu de positif. Un visage qui réapparaît sans cesse, sans le moindre répit. Fuck. Fuck. Fuck. Merde. Bordel. Pitié, la paix. Mon ignorance rend les choses plus difficiles. Je deviens parano, agressive, aigrie. Dommage. C'est involontaire, incontrolable. Désagréablement dangereux par la même occasion. Phases maniaques, phases de grande léthargie. Quelle joie. Je jouis. Ou pas. Je m'imagine étant enfant, brandissant mes ovaires d'une main comme j'avais vu faire dans Germinal -lointain souvenir d'un boulanger privé de ses parties-. Je me fais l'effet d'un enfant cannibal, autophage. Je suis une self-X à défaut d'assumer mes dépendance à certains êtres qui pourtant occupent mes pensées jours et nuits. Minable. Frappe du poing, mords toi ces phallanges blanchies par ces crispations soudaines, mords jusqu'à ce léger craquement au niveau de tes tendons, mords jusqu'à ne rien sentir d'autre. La douleur physique peine à combler les douleurs plus profondes. C'est dommage. Je vis avec ces deux sortes de douleurs sans pour autant m'en rendre compte ni même en souffrir.

   Bonsoir, je m'appelle C., j'ai presque atteint la vingtaine, je navigue dans un univers kafkaïen mais plus concrêtement, je vis 5 jours sur 7 sur la planète Tranxene tandis que les deux jours restants, je voyage à travers la galaxie Stilnox en compagnie du capitaine Ethyl. Toutes ces destinations pseudo-narco-touristiques me donnent la gerbe, une sorte de mousse blanche infâme, des idées noires à plein temps, des insomnies à n'en plus finir. Tout ça à cause de quoi ? D'un chat sauvage qui refuse de se laisser prendre (responsabilité à 90%) ... Si grandir et vieillir provoque une déchirure, ça n'est rien comparé à ce grand Néant, ce vide provoqué par une violente montée de ressentis divers liés à une seule et même personne. En résumé, je suis une self-X ne parviens pas à s'auto-aimer.

   Le capitaine Ethyl est mega baisable.

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